L'HELLENISME
Ce que nous croyons Ce que nous représentons
par Krephontis, pour Diipetes publié par
Green Egg Journal, n° 109, été 1995
L'Hellenisme (Ellenikos Ethnismos) n'est pas seulement une religion et
une cosmothéorie. C'est une forme particulière de conscience humaine et
d'éthos quotidien. L'hellénisme est résolument opposé au soi-disant
"monothéisme", et ceci non seulement parce qu'il est la plus ancienne
religion naturelle polythéiste, mais aussi parce qu'il est le produit
d'une civilisation supérieure - à tous les niveaux - à celle qui a
répandu dans le monde entier le culte d'un "Dieu" du désert.
L'Hellénisme perçoit le Cosmos (c'est-à-dire l'univers) comme un Etre
existant de temps immémorial, qui non seulement n'a pas été créé par un
dieu "Créateur" à partir de rien (EK TOY MEDENOS), mais qui , au
contraire, a permis la création des Dieux eux-mêmes par ses mécanismes.
L'Hellenisme comprend le Cosmos comme un APEIRON (une Infinité) d'un
ordre glorieux et merveilleux, et, en langue hellénique, "Cosmos"
signifie aussi "joyau" (KOSMOS, KOSMENA). Les Dieux sont nés dans le
Cosmos et vivent dans le Cosmos : ils en sont partie intégrante. C'est
là que réside notre VRAIE opposition au soi-disant "Monothéisme" : ce
n'est pas le nombre de Dieux (un ou plusieurs, Mono- ou Poly-), mais la
position des Dieux par rapport au Cosmos. Pour les "Monothéistes", le
Cosmos est une création qui doit obéir aux lois du "Créateur". Pour les
Hellènes, le Cosmos éternel émerge toujours de Lui-même (ANADYETAI AF'
EAYTOY) et il est le créateur de tous les Dieux, qui doivent obéir à ses
lois. Dans la cosmothéorie hellénique, ces lois sont les suivantes :
ANTIPEPONTHOS |
Ce mot est
intraduisible en français, mais signifie approximativement "tous les
événements influencent les autres événements" , mais sans "cause et
effet", |
NOMOS |
L'ensemble des lois
physiques universelles, et |
ANAGKE |
Le destin et la
nécessité, que tous les Dieux respectent et auxquelles ils obéissent
tous. |
En raison de la nature éternelle du Cosmos, la perception hellénique
de Kronos (le temps) n'est ni linéaire (comme le prétendent les
sectataires de Yaweh ou les "rationalistes" modernes), ni circulaire
(comme l'enseignent des dogmes occultes d'origine judaοque) par le
symbole de l'Ouroboros (le serpent qui mord sa queue), mais en forme de
spirale menant à l'Apeiron. Les cycles annuels, les cycles lunaires, la
vie humaine (et toute forme de vie) et l'art de la prophétie peuvent
s'interpréter par cette forme du Temps. L'histoire ne se "répète"
jamais, elle n'est similaire que dans la mesure où des événements
identiques peuvent avoir lieu, mais toujours dans des circonstances
différentes. Et la mort humaine (et de toute forme de vie mortelle) a
lieu, comme le dit le philosophe Alkmaion, "simplement parce qu'il est
impossible que la fin du cercle en touche le début". Autrement dit,
parce qu'il est impossible que les personnes âgées redeviennent des
enfants.
Pour la tradition hellénique, ou au moins pour celle qui n'a pas été
influencée par les idées "morales" importées de covilisations orientales
par des philosophes célèbres tels que Pythagore et Platon, le "karma"
des théocrates orientaux n'existe pas, pas plus qu'il n'y a de "juges"
dans les ciel ou ailleurs. Tous les morts deviennent automatiquement
saints et renaissent jusqu'à ce que, par l'Arete (la vertu), leur Psyche
s'échappe de la spirale du Temps et devienne un Dieu primitif, un Daimon
(un mot à la signication positive, contrairement à la superstition
judéo-chrétienne). Heracles (Hercule) est le symbole parfait de la lutte
de chaque mortel pour atteindre l'Olympe et y rejoindre les Immortels.
Pour les Hellènes, Hercules est le symbole du passé et du présent. Non,
nous ne croyons pas à la Metempsykhosis (la réincarnation), à la
souffrance ou la prospérité qui compense les bonnes ou mauvaises action
des vies précédentes, mais nous croyons simplement à la Paligenesia (la
re-naissance). Cette perspective nous distingue des théocrates
dogmatiques qui terrifient leurs croyants avec des menaces de
"punition". Nous aimons ou haοssons totalement indépendamment des
systèmes et dualismes karmiques ou judéo-chrétiens. Dans le Cosmos
immortel, il n'y a pas le dualisme du Bien et du Mal, il n'y a pas ces
"moralités" que les dogmes dualiste ont répandu dans le monde. C'est par
choix uniquement que nous devenons vertueux.
Nos dieux sont nombreux et, dans notre perspective, ils
complètent la sphère universelle du Cosmos et l'amène à son potentiel et
sa plènitude maximales. Ainsi, à partir du Dodekatheon (forme
géométrique à douze faces), qui rempli la sphère au maximum, nous
imaginons douze plans, chacun représentant un Dieu à l'intérieur du
Cosmos, et nous définissons notre Pantheon (PAN TON THEON, tous les
Dieux) hellène comme un Dothecatheon (le Panthéon des douze Dieux). Nos
douze Dieux vivent dans la sphère du Cosmos et forment ses divers
aspects. De la même façon, les douze signes du Zodiaque représentent
douze "énergies" qui atteignent la terre et vivent dans les hommes et
les animaux, formant ainsi divers aspects et comportements.
Nos douze Dieux sont aussi appelés Olympioi (les
"Olympiens"), non pas, comme beaucoup voudraient le croient, parce
qu'ils habitent sur le Mont Olympe : il n'y avait pas moins de dix-huit
montagnes de ce nom dans le monde hellénique. Ce n'est qu'une conception
poétique, semblable à celle qui veut que Pan habite dans les forêts
d'Arcadie. Le mot "Olympioi" vient du verbe LAMPO, qui signifie
"briller" ou "resplendir". Nous douze Dieux sont les "resplendissants",
et le vrai "Olympe" n'est pas un lieu géographique, mais un lieu
spirituel, où habitent vraiment les Dieux.
Un autre fait notable est que les douze Dieux ne sont pas les mêmes pour
tous les Hellènes : certains en excluent Dionysos, d'autres Hestias,
etc. et les remplacent par d'autres. C'est leur nombre qui compte, pas
le nom des Dieux, qui sont de toutes façons des milliers. Soulignons
également que l'Hellènisme honore et adore non seulement les énergies et
les forces conscientes de la nature, mais aussi les idées abstraites
telles que l'Harmonie, l'Ordre, la Justice, la Beauté, la Chance, etc.
Pour nous, ces idées sont vivantes. Elles ont une forme et une
conscience. Elles sont de vraies divinités qui s'expriment simplement
par les fonctions de l'esprit humain.
Voici une invocation de base (pour les "débutants") des douze Dieux
olympiens, un Panthéon dont le culte date d'au moins le 16ième siècle
avant l'ère Judéo-Chrétienne (ils sont nommé U-ru-pa-ja-jo sur
l'inscription linéaire B de Pylos), et qui était célébré publiquement
jusqu'au 9ième siècle de cette ère, quand les derniers restes de culte
des Dieux ethniques helléniques ont été exterminés en Laconie, suite aux
persécutions de "Saint" Nikon, le soi-disant "Metanoite" ("Repentir")
(Les Dieux sont invoqués en "couples" selon les éléments et les
fonctions contrτlés par chaque "couple") :
* |
Hestia (la puissance
d'habitation et de l'éthos commun : toutes les invocations
commencent par son nom - AF' HESTIAS |
* |
Le Dieu ou la Déesse
honoré pendant le mois lunaire hellénique. |
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Hephaistos - Hestias
(ou Hermès - Hestias) |
* |
Ares - Aphrodite |
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Apollon - Artemis |
* |
Hermès - Athena (ou
Hephaistos - Athena) |
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Poseidon - Demeter |
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Hera - Zeus |
Nous insistons sur le fait que les termes "masculin" et "féminin" du
Panthéon hellénique n'ont strictement rien à voir avec le sexisme et
dualisme qui occupe l'esprit étroit des sectataires des cultures
étrangères. Nos Dieux n'ont aucune partie génitale, et l'existence de
six Dieux et six Déesses dans le Panthéon hellénique ne sert qu'à
déclarer l'équilibre total de tous les éléments et caractéristiques de
la sphère du Cosmos. Avec une telle conceptualisation de la structure,
de la nature et de la distribution du Cosmos, l'Hellénisme est en totale
opposition avec tous les dogmes réductionnistes du Cosmos, comme le
"Monothéisme", le "Bithéisme" ou d'autres. Pour cette raison, et depuis
des siècles, ses ennemis l'attaquent avec toutes les armes de leur
arsenal, des incendies et crucifixions perpétrés par les Romains
christianisés de Constantinople à la désinformation et aux calomnies des
serviteurs contemporains du "Dieu" du désert Yahweh (dans tous leurs
déguisements). Et cela peut sembler étrange, mais nos ennemis, tout
comme nous-même, savent que la puissance de l'Hellénisme et plus grande
que celle d'une simple religion ou Cosmothéorie. C'est avant tout une
théorie pratique et politique qui "hante" la vie quotidienne de ses
principes élevés : La Dignité, la Liberté, la Beauté, l'Honnêteté, la
Diversité, la Tolérance, la Sincérité ...
Nous représentons un éthos et un cosmothéorie qui sont profondément
admirables, car elles n'ont jamais permis l'existence de castes de
prêtres, ni l'obéissance absolue, la peur ou la culpabilité
(l'Hellénisme ne connaît pas le mot "péché"), le dogme, les
missionnaires ou les livres "sacrés". Nous luttons pour la dignité
Hellénique dans un pays totalement dominé par une culture et une
cosmothéorie étrangères. Nous parlons une langue dont le sens profond
est impossible à traduire dans les langues modernes couramment parlées
aujourd'hui, une langue que presque personne ne peut plus comprendre
(personne, en dehors de la Grèce, ne peut lire nos publications ou nos
livres). D'un point de vue purement "stratégique", nous semblons presque
fous, ou au moins "vaincus d'avance". Mais nous savons que nous sommes
sur le bon chemin et que les Dieux nous soutiennent. Par le simple fait
d'exister, nous sommes vainqueurs !
Nous sommes la vengeance de l'Antique Psyche. Nous remettons en question
presque chaque pensée et acte de ce monde moribond esclave du "Dieu" du
désert Yahweh, presque chaque comportement. Et nous sommes pleinement
solidaires de tous les groupes ou mouvements du monde entier qui
oeuvrent pour le rétablissement de leurs éthos et religions
traditionnelles, ainsi qu'avec ceux qui mènent la lutte multiforme pour
la Liberté, la Tolérance, le respect de la Nature et la Démocratie
Directe à tous les niveaux de la vie quotidienne.